Tout comme les Hommes, les chiens et les chats sont malheureusement de plus en plus touchés par le diabète. En réalité, les mécanismes du diabète (aussi appelé « diabète sucré ») chez l’homme et le chien et chat sont presque les mêmes. De façon simple, le diabète se caractérise par un taux de glucose sanguin chroniquement trop élevé (hyperglycémie).

Les différents types de diabète chez le chien et le chat :

Comme pour les Hommes, il existe chez le chien et le chat différents types diabètes. L’étude « Carbohydrate metabolism and pathogenesis of diabetes mellitus in dogs and cats » dit la chose suivante :

« Alors que la classification du diabète chez les chiens et les chats a été calquée sur celle des humains, de nombreux aspects sont différents. La destruction auto-immune des cellules bêta, une caractéristique du diabète de type 1 chez l’homme, est courante chez le chien; cependant, contrairement à ce que l’on observe chez l’homme, la maladie survient chez les chiens plus âgés. Le diabète survient également chez les chats plus âgés, mais la pathologie des îlots chez ces espèces est caractérisée par la présence d’amyloïde, caractéristique du diabète de type 2. »

Autrement dit, les chiens souffriraient principalement d’une forme de diabète de type 1 alors que les chats souffriraient principalement d’un diabète de type 2.

Le diabète de type 1 :

De façon simpliste, le diabète de type 1 est une maladie auto-immune détruisant les cellules bêta du pancréas responsables de la production d’insuline. Par conséquent, l’insuline n’est plus du tout produite et cela de façon irréversible. L’insuline étant l’hormone faisant baisser la glycémie, le diabète de type 1 fait que la glycémie n’est plus du tout régulée. Un individu souffrant de diabètes de type 1 ne peut pas survivre sans injections d’insuline. Chez l’Homme, le diabète de type 1 n’a, selon les données actuelles, aucun rapport avec l’alimentation. En revanche chez le chien, l’étude « Canine diabetes mellitus risk factors: A matched case-control study » montre que l’alimentation et le surpoids sont les principaux facteurs de risque d’apparition du diabète chez le chien. Par conséquent le diabète de type 1 chez le chien pourrait potentiellement être prévenu.

Le diabète de type 2 :

Le diabète de type 2 est, quant à lui, la conséquence de la résistance à l’insuline (ou insulinorésistance). Dans le cas du diabète de type 2, l’organisme (plus précisément le foie) devient tellement résistant à l’effet de l’insuline, que le pancréas doit produire de très grande quantité d’insuline pour réguler la glycémie. À long terme, cela fatigue énormément les cellules bêtas et le pancréas finit par « lâcher ». La production d’insuline finit par décliner et ne suffit pas à faire descendre la glycémie.

Les signes cliniques du diabète :

Quand le diabète est déjà bien avancé , un chat ou un chien est diabétique va avoir tendance à :

  • Aller uriner très souvent
  • Boire énormément
  • Avoir très faim
  • Perdre énormément de poids très rapidement
  • Perdre la vision
  • Être très fatigué

Le diagnostic du diabète chez le chien et le chat :

La encore, le diagnostic du diabète se fait exactement comme pour les Hommes. La première chose est de mesurer la glycémie (taux de glucose sanguin). Chez un chien non-diabétique, la glycémie se situe entre 0,6 et 1,1 g/l (soit entre 3,5 et 6,1 mmol/l). Chez un chat non-diabétique, la glycémie se situe entre 0,5 et 1,5 g/l (soit entre 2,6 et 8,4 mmol/l). Dans le cas d’un chien ou d’un chat diabétique, la glycémie dépasse les valeurs hautes précédemment mentionnées.

Attention cependant, le stress peut influer énormément sur la glycémie. C’est pour cela que certains chiens et chats peuvent avoir une glycémie très élevée chez le vétérinaire lors du contrôle. Cela ne veut absolument pas dire que le chat ou le chien est diabétique. C’est pour cela que nous vous conseillons de toujours faire faire une analyse de la « fructosamine ». Contrairement à la glycémie, la fructosamine ne varie pas en fonction du stress. La fructosamine est une protéine plasmatique glyquée (« modifié » la forte présence de glucose). Le taux de fructosamine reflète la glycémie sur les 2 à 3 semaines précédant l’analyse.

Chez un individu non-diabétique, la fructosamine se situe entre 225 et 365 micromol/l pour un chien et 190 et 365 micromol/l pour un chat.

En parallèle, une analyse d’urine est souvent faite pour déterminer la présence de glucose dans les urines (glycosurie). En effet, la glycosurie peut confirmer le diagnostic de diabète chez un chien ou chat.

La cause primaire du diabète de chez le chien et le chat :

La cause du diabète de type 1 chez le chien :

Malheureusement la cause du diabète de type 1 chez le chien n’est pas encore formellement identifiée. Comme précédemment mentionné, l’étude « Canine diabetes mellitus risk factors: A matched case-control study » montre que l’alimentation et le surpoids sont les principaux facteurs de risque d’apparition du diabète. Or nous savons que la cause du surpoids est liée à la surconsommation de glucides comme nous l’expliquons dans notre article suivant « Croquettes pour les chiens et chats en surpoids ». Cela voudrait donc dire que la cause du diabète de type 1 chez le chien peut être en partie (ou totalement) la surconsommation de glucides.

Les deux théorie sur la cause primaire du diabète de type 2 chez le chien et le chat :

Pour comprendre la cause primaire du diabète de type 2, il faut connaitre l’origine de la résistance à l’insuline.

Selon certains nutritionnistes pour Hommes et chien et chat, la cause primaire du diabète serait la sédentarité. L’hypothèse serait donc le suivante :

 

Hypothèse 1 :

Schéma montrant l'hypothèse selon laquelle : Sédentarité = surpoids = insulino-résistance = diabète type 2

 

Cependant il y a deux problèmes avec cette hypothèse car chez les Hommes :

  1. Certains individus développent du diabète de type 2 sans être sédentaires, ni en surpoids. C’est notamment le cas, entre autres, de Sami Inkinen.

    Photo de Sami Inkinen devenu prédiabétique tout en étant extrêmement sportif.
    Sami Inkinnen

    Sami Inkinen est devenu champion du monde d’Ironman 70.3 la même année ou il a été diagnostiqué pré-diabétique. Or s’il est possible d’avoir ne serait-ce qu’un seul individu pré-diabétique ou diabétique sans être sédentaire ni en surpoids, alors l’hypothèse ci-dessus ne tient plus.

  2. Ils existent des individus non-sédentaires qui sont en surpoids. Il n’est d’ailleurs par rare de voir des sportifs professionnels en surpoids.

    Photo montrant un joueur de rugby professionnel en surpoids et prouvant le surpoids ne peut pas seulement être causé par un manque d'activité physique.
    Joueur de rugby professionnel en surpoids

    Or si le surpoids était causé par la sédentarité, il serait impossible que des sportifs de haut niveau soient en surpoids.

La seconde hypothèse, favorisée par Amikinos et de plus en plus de nutritionnistes, est la suivante :

 

Hypothèse 2 :

Schéma montrant la cause du diabète chez les chiens et les chats.

Cette hypothèse est de plus en plus confirmé par les études scientifiques. L’étude « Canine and feline diabetes mellitus: nature or nurture? » dit notamment la chose suivante :

« Les régimes pauvres en glucides et riches en protéines peuvent aider à prévenir le diabète chez les chats à risque, tels que les chats obèses ou les chats maigres avec une faible sensibilité à l’insuline sous-jacente. »

Le mécanisme de l’insulinorésistance :

Le mécanisme de cette seconde hypothèse est très facile à comprendre et à démontrer. L’ingestion de glucides a pour conséquence une production d’insuline pour pouvoir contrôler la glycémie. Le problème c’est que si chaque repas (avec beaucoup de glucides) nécessite une grande quantité d’insuline produite, l’insuline reste toujours présente dans l’organisme.

Schéma montrant que l'insuline ne peut pas revenir sous un certain seuil quand les repas sont trop rapprochés.

Or comme pour toutes les substances, plus l’organise est exposé à l’insuline plus son effet diminue. Exactement comme une personne qui ressent de moins en moins les effets de l’alcool plus elle en consomme. Ou encore comme pour une personne dont les antidouleurs fonctionnent de moins en moins bien au fur et à mesure de l’utilisation. En revanche, tout comme pour les antidouleurs ou l’alcool, moins l’insuline est produite, plus l’organisme y devient sensible. Exactement comme une personne buvant très peu d’alcool est plus sensible à ses effets qu’une personne en buvant régulièrement.

Cependant, les organismes résistant à certaines molécules, y redeviennent sensibles s’ils y sont de moins en moins confrontés. Exactement comme un ancien alcoolique, qui après un arrêt de consommation assez long, redevient aussi sensible aux effets de l’alcool qu’une personne non-alcoolique. Cela veut aussi dire que si un individu consomme moins de glucides, il produira moins d’insuline et pourra petit à petit inverser son insulinorésistance et par conséquent, son diabète de type 2. C’est notamment ce qu’a fait Sami Inkinen qui a inversé son pré-diabète. C’est exactement de la même façon que nous arrivons dans certains cas à avoir des cas de rémission de diabète de type 2  chez des chiens et des chats.

L’insulinorésistance et le surpoids :

Quand des individus diabétiques de type 2 en surpoids (la majorité) inverse leurs diabètes, ils mincissent en perdant du gras. Cela tout simplement parce que ce n’est absolument pas leur éventuelle sédentarité qui les a rendus en surpoids, mais leurs insulinorésistances. Les endocrinologues (spécialistes des hormones) le savent bien, l’insuline c’est l’hormone du « gras ». C’est pour cela que la circonférence abdominale d’un individu est directement proportionnelle à son insulinorésistance. Plus un individu à une circonférence abdominale élevé, plus il est insulinorésistant (ou pré-diabétique). C’est notamment pour cela que l’hypothèse 1 de la cause de diabète de type 2 est apparue.

Certains ont pensé que le surpoids causait donc de insulinorésistance et que puisque le surpoids est causé, selon beaucoup, par un manque d’activité physique, alors la cause primaire du diabète serait la sédentarité. En réalité il n’en est rien puisque, vous l’avez compris, le surpoids est, au même titre que le diabète de type 2, une conséquence de insulinorésistance. C’est ce que nous expliquons dans l’article suivant : Croquettes pour chiens et chats en surpoids.

Les conséquences du diabète de type 2 le chien et le chat :

Les conséquences du diabètes sont en réalité les conséquences des hyperglycémies. Il faut savoir que des que la glycémie dépasse un certain seuil, alors tous les organes commence à être endommagés. Le diabète est la cause principale de :

Le diabète n’est donc pas à prendre à la légère.

Le traitement du diabète de type 2 le chien et le chat :

La cause du diabète de type 2 étant alimentaire, le traitement doit avant tout être alimentaire. La première chose à faire pour un chien ou un chat diabétique c’est de donner une croquette très faible en glucides. Cela permettre au pancréas de devoir produire moins d’insuline car la glycémie sera moins perturbée à chaque repas. Dans le cas de chats ou de chiens ayant un faible diabète, alors il se peut que le changement sur des croquettes plus faibles en glucides permette de ne pas avoir recours ou d’arrêter les injections d’insuline.

Dans le cas de chats ou de chiens ayant un diabète plus prononcé, alors il faudra aussi avoir recours aux injections d’insuline dans les doses les plus faibles possible. Le passage sur une croquette très faible en glucides permettra plus ou moins rapidement de faire baisser les réserves de glycogène (forme de stockage du glucose) du foie qui sont responsables d’une glycémie élevée à jeun. Si la réserve de glycogène baissent suffisamment alors la glycémie à jeun peut redevenir tout à fait normal. Le diabète est, à ce moment-là, en rémission.

Croquette pour prévenir le diabète chez le chien et le chat :

Pour prévenir au maximum le diabète de type 1 chez le chien, il faut donner une alimentation qui ne cause pas de surpoids. Comme nous l’expliquons dans notre article suivant « Croquettes pour les chiens et chats en surpoids », le surpoids est causé par une surconsommation de glucides.

Pour prévenir le diabète de type 2 chez le chien et le chat, il faut avant tout prévenir l’insulinorésistance. Or pour prévenir l’insulinorésistance, il faut que l’organisme produise peu d’insuline et pas en permanence. Il faut donc une croquette faible en glucides et idéalement, limiter les accès à la nourriture au long de la journée. C’est pour cela que nous recommandons de faire 1 repas uniquement le soir par jour pour les chiens, et 2 repas par jour pour les chats. Cela permettra à l’insuline d’avoir le temps de bien redescendre avant le repas suivant. Il faut rappeler que même si les glucides provoquent les plus fortes sécrétions d’insuline, l’ingestion de protéines provoque elle aussi une sécrétion d’insuline.

Cela veut dire que, dans tout les cas , pour prévenir le diabète chez le chien et le chat, il faut une croquette faible en glucides.

Conclusion sur le diabète chez le chien et le chat :

Le diabète est malheureusement de plus en plus courant chez les chiens et les chats. Il existe deux types de diabètes :

  • Le diabète de type 1
  • Le diabète de type 2

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune détruisant les cellules bêta du pancréas. Le diabète de type 1 touche principalement les chiens. Contrairement au diabète de type 1 chez l’Homme, celui du chien serait lié à son alimentation.

Le diabète de type 2, qui touche principalement les chats, est  la conséquence de la résistance à l’insuline (ou insulinorésistance).

Les conséquences du diabète de type 2 sont malheureusement très étendues :

Le diabète de type 2 peut se prévenir et est dans certains cas rémissible. Il est causé par une croquette (ou autre forme d’alimentation) trop riche en glucides :

 

Schéma montrant la cause du diabète chez les chiens et les chats.

Une alimentation causant du surpoids (trop riche en glucides) est un risque majeur de développement du diabète de type 1 chez le chien. Donc plus une croquette est faible en glucides, moins elle favorise les risques de diabète des chiens et des chats en bonne santé. Plus une croquette est faible en glucides, plus cette croquette est adaptée pour un chien ou un chat diabétique. Dans le cas d’un diabète de type 1 chez le chien, une croquette plus faible en glucides va aider à la stabilisation de la glycémie. Dans le cas du diabète de type 2, une croquette faible en glucides peut ramener de la sensibilité à l’insuline, et, par conséquent, stopper l’évolution et même aider à une éventuelle rémission.

 

Pierre Maupilier.
Copyright Amikinos 2020.

Mis à jour le 14/12/2020.

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