Notre entreprise étant grande consommatrice de viande, nous nous sommes intéressés à son impact environnemental. En effet, on entend souvent que la production de viande contribue massivement à la production de gaz à effet de serre (GES) mais sans grand détail sur le sujet.

Avant toutes choses, il faut préciser que l’utilisation de la viande dans les croquettes est extrêmement écoresponsable. En effet, la viande dans les croquettes provient des parties non consommées par les Hommes (abats, cou, carcasses désossées). Or ces parties ne seraient tout simplement pas consommées si elles n’étaient pas utilisées dans les croquettes. Donc l’utilisation de la viande dans les croquettes n’augmente pas les besoins de production en viande. Que les croquettes soient à base de viande ou pas, cela n’a donc aucun impact sur la production globale de viande. C’est pour cela que les croquettes à base d’insectes ne sont, dans tous les cas, pas plus écoresponsables qu’une croquette à base de viande car leur utilisation ne permet en aucun cas de baisser la production globale de viande. D’ailleurs, les croquettes à base d’insectes nécessitent une production supplémentaire de protéines contrairement aux croquettes à base de viande.

Le but de cet article n’est donc pas d’examiner l’impact environnemental de la viande dans les croquettes qui est inexistant. Le but de cet article est simplement d’examiner l’impact de la production globale de viande.

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la production de viande :

Pour apprécier exactement l’importance de la production de viande sur les émissions de gaz à effet de serre (GES), il faut savoir quelle proportion celle-ci représente sur la totalité des émissions.

Émissions mondiales de gaz à effet de serre par secteurs économiques (CO₂eq, 2017) :

Source : Total émissions GES 2017 : Emissions Gap Report 2018 (page 5)  53,5  GtCO₂eq. Emissions GES 2017 production de viande : FAOSTAT : 3,5 GtCO₂eq. Emissions GES 2017 agriculture : FAOSTAT : 5,4 GtCO₂eq. Pourcentage émissions GES 2017 production de viande = (3,5 x 100)/53,5 = 6,5 %. Pourcentage émissions GES 2017 agriculture = (5,4 x 100)/53,5 = 10 %. Pourcentage émissions GES 2017 culture = 10 – 6,5 = 3,5 %.

Selon l’Emissions Gap Report 2018 (page 5) de The Intergovernmental Panel on Climate Change (ipcc) les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ont atteint les 53,5  GtCO₂eq en 2017. Les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAOSTAT) montrent que cette même année, les émissions de GES liées à la production de viande étaient de 3,5 GtCO₂eq. D’après ces données, en 2017 les émissions de GES liées à la production de viande représentaient 6,5 % de la totalité des émissions de GES.

Émissions mondiales de gaz à effet de serre par secteurs économiques (CO₂eq, 2010) :

Source : The Intergovernmental Panel on Climate Change (ipcc) : AR5 climate Change 2014 : Mitigation of Climate Change. Page 9 : Émissions de GES de l’agriculture, foresterie, et autre utilisation des terres = 24 %. Page 86 : Émissions de GES de l’agriculture « The average annual total GHG flux from the AFOLU sector was 10 – 12 GtCO2eq in 2000 – 2010, with global emissions of 5.0 – 5.8 GtCO2eq / yr from agriculture on average »  (24 x 5,8)/12 = 11,6 %. Émissions de GES de foresterie, et autre utilisation des terres 24 % – 11,6 % = 12,4 %. Page 823 : Émissions de GES lié à la production de viande « If all emission categories are disaggregated, both EDGAR and FAOSTAT agree that the largest emitting categories after enteric fermentation (32 – 40 % of total agriculture emissions) are manure deposited on pasture (15 %) » : 40 % + 15 % = 55 % des émissions totales de l’agriculture. 0,55 x 11.6 = 6,38 %. Émissions de GES lié à la culture 11,6 – 6,38 = 5,22 %.

Si on prend les estimations les plus hautes, les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la production de viande représentaient moins de 6,5 % de la totalité des émissions en 2010.

Les émissions de GES de l’industrie sont principalement celles de l’énergie (énergie fossile) utilisée dans l’industrie. Les émissions de GES des bâtiments sont liées à leur consommation d’énergie (ou électricité). Les émissions de GES du transport sont liées à la consommation d’énergie des moyens de transport (combustion de carburant, consommation électrique).

Cela veut dire que les émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’énergie représentaient à elles seules : 25 + 6,4 + 14 + 21 + 9,6 = 76 % de la totalité des émissions en 2010.

Partant de ce constat, il est clair que si une personne souhaite avoir le plus d’impact sur les émissions de GES, il faut en priorité se soucier de sa consommation énergétique et du type d’énergie consommée directement (électricité, fuel, carburants, gaz…etc.)  et indirectement (énergie utilisée pour la production de produits achetés). C’est pour cela qu’Amikinos se fournit en électricité 100% renouvelable auprès d’enercoop et que nous avons deux voitures de service 100% électrique (Nissan Leaf) roulant avec cette même électricité 100% renouvelable.

Si l’on veut faire une estimation précise du bénéfice environnemental de réduire la production de viande, il faudra techniquement aussi prendre en compte que la production de viande permet aussi de produire bon nombre de produits dérivés.

La publication « Where’s the (Not) Meat? Byproducts From Beef and Pork Production » de l’USDA (Département de l’Agriculture des États-Unis) montre l’étendue des produits dérivés de bœuf et de porc. Or, réduire la production de viande diminuerait la matière première de ces produits dérivés qu’il faudrait alors remplacer. L’impact environnemental de ce remplacement de matière première devrait alors être pris en compte.

La provenance des gaz à effet de serre (GES) liés à la production de viande :

Selon le rapport AR5 climate Change 2014 : Mitigation of Climate Change (page 851) de  The Intergovernmental Panel on Climate Change (ipcc), les émissions de GES liées à la production de viande sont définies comme l’adition des gaz à effet de serre (GES) provenant de :

La fermentation entérique est un processus digestif de décomposition de substance végétale par les micro-organismes constituant la flore intestinale. Durant la décomposition, les micro-organismes vont produire notamment du méthane (CH₄) qui est un gaz à effet de serre. Cette fermentation entérique se produit chez tous les animaux partageant ce processus digestif dont font partie les humains. Dans l’agriculture, cela concerne les ruminants (vaches, moutons, chèvres, rennes…etc.) mais aussi, en moindre mesure, les porcs. Il faut aussi préciser que la fermentation entérique intervient également chez les herbivores sauvages (girafes, buffles, bisons, gazelles, éléphants…etc.)

La gestion du fumier fait référence à la capture, au stockage, au traitement et à l’utilisation du fumier animal dans l’agriculture (ex : épandage sur les pâtures). Quand le fumier se décompose, celui-ci produit aussi notamment du méthane (CH₄).

Attention cependant, tous les animaux d’élevages ne produisent pas de GES lié à la fermentation entérique. C’est notamment le cas des poulets. On a donc, par exemple :

  • GES viande de poulet = gestion du fumier de poulets
  • GES viande de bovin = fermentation entérique des bovins + gestion du fumier des bovins
  • GES viande de porc = fermentation entérique des porcs + gestion du fumier des porcs
  • …etc.

Selon les sources de données de Emission Database for Global Atmospheric Research (EDGAR) et de la banque de donnée de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAOSTAT), la plus grande partie des émissions de gaz à effet de serre de la production de viande vient des émissions de méthane (CH₄) lié à la fermentation entérique des bovins. Selon les données FAOSTAT en 2018, la fermentation entérique des bovins représentait 46 % des émissions de CO₂eq liées à la production mondiale de viande. Par comparaison, cette même année, la gestion du fumier de poulets représentait 0,6 % des émissions de CO₂eq liées à la production mondiale de viande, et la gestion du fumier de bovins en représentait 3,7 %. Cependant, même si les émissions de méthane (CH₄) liées la fermentation entérique des ruminants sont importantes, celles-ci ne contribuent pas forcément au réchauffement climatique. En effet, il est très important de prendre en compte ce que l’on appelle le « Cycle Carbone Biogénique » :

Le Cycle Carbone Biogénique de la Vache. Clear Center, UC DAVIS

Ce cycle montre que si la quantité de ruminants de varie pas, alors la quantité de méthane émise sur une année est équivalente à la quantité de méthane oxydé en CO₂ :

Méthane émis par les ruminants – Méthane oxydé en CO₂ = 0

Or, la quantité de CO₂ résultant de l’oxydation du méthane est toujours proportionnelle à la quantité de carbone contenue dans la cellulose végétale consommée par les ruminants. Donc cela veut dire que si la population de ruminants ne varie pas, alors la quantité de CO₂ absorbée par le sol et les plantes est identique à la quantité de CO₂ résultant de l’oxydation du méthane. Par conséquent, si la population de ruminants ne varie pas, alors ces ruminants ne participent pas au réchauffement climatique.

En revanche, si la population de ruminants augmente alors la quantité de méthane oxydée en CO₂ sera plus faible que la quantité de méthane émise par les ruminants :

Méthane émis par les ruminants – Méthane oxydé en CO₂ = Méthane supplémentaire

Dans ce cas-là, alors la production de méthane supplémentaire participera au réchauffement climatique. Cela même si la quantité de CO₂ absorbée par le sol et les plantes est identique à la quantité de CO₂ résultant de l’oxydation du méthane. Cela tout simplement parce que le méthane est un gaz à effet de serre qui est environ 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO₂) en potentiel de réchauffement global (PRG).

Utilisation des terres agricoles pour la production de viande :

Un des points important lorsque l’on aborde le sujet de la production de nourriture est la surface de terres cultivables disponible. Or, la production de viande, et en particulier la production de bétail, nécessite des surfaces non négligeables. Par conséquent, on pourrait penser qu’une diminution de la production de viande permettrait de libérer des terres cultivables pour produire plus de nourriture et répondre aux besoins croissants. Mais en réalité, cela est loin d’être aussi simple que cela pour plusieurs raisons :

La première raison c’est que réduire le bétail ne veut pas nécessairement dire qu’il y a plus de terre disponible pour la culture. En effet, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 60 % des terres agricoles mondiales contiennent trop de pierres, sont trop pentues et/ou arides pour être cultivées. Ces terres sont ce que l’on appelle les « terres marginales ».

 

Cependant, ces 60 % de terres marginales peuvent accueillir des ruminants. Sans ces ruminants, 60% des terres agricoles mondiales ne serviraient pas à la production de nourriture.

La deuxième raison c’est qu’il faut aussi prendre en compte que l’élevage, contrairement à la culture nécessitant l’utilisation de tracteurs et autres gros engins agricoles (ex : moissonneuse batteuse) monoculture intensive, peut se faire en milieu boisé et même en forêt.

C’est ce que l’on appelle l’agroforesterie.

C’est notamment ce qu’il se pratique dans la renniculture (élevage du renne).

Enfin la dernière raison, c’est qu’il ne faut pas comparer la surface nécessaire à la production d’1kg de viande à la surface nécessaire pour produire 1kg de nourriture végétale. La nourriture végétale n’est pas, sur le plan nutritif, aussi dense et biodisponible que la viande, et particulièrement sur le plan de la protéine. La protéine fait partie des macronutriments essentiels (indispensables) aux Hommes, aux chiens, et aux chats. Même si la majorité de la nourriture végétale produite contient très peu de protéines (tomate, pommes de terre, céréales…), il est vrai que certaines légumineuses rivalisent en terme de quantité de protéines avec la viande. C’est le cas notamment des haricots blancs qui contiennent, pour 100gr, 22,5 gr de protéines alors que 100 gr de muscle de bœuf en contient 21,3 gr. Cependant, il faut prendre en compte que la protéine des haricots blancs n’est pas équivalente à la protéine de bœuf, comme le montre le tableau suivant :

 

Profil protéique de 100 grammes de bœuf comparé à 100 grammes de haricots blancs

 

Protéines (gr) Digestibilité (%) Protéines digestibles (gr) Valeur biologique (%)
Protéine utilisable (gr)
Protéine complète (gr)
Viande musculaire de bœuf cuite 21,3 96 20,4 69 14,1 14,1
Haricots blancs cuits 22,5 76 17,1 38 5,3 0

(source : Best C.H., N.B. Taylor. 1950. The Physiological Basis of Medical Practice, 5th Ed. The William & Wilkins Company, Baltimore, MD.)

Au final, sur 100 gr de haricots blanc cuits, seuls 5,3 gr de protéines seront utilisables par l’organisme comparé au 14,1 gr pour les 100 gr de viande de bœuf.  Cela veut dire que, sans parler du fait que la protéine des haricots est incomplète, il faudrait produire 2,7 fois plus de haricots blancs que de viande de bœuf pour avoir la même quantité de protéines utilisables. Cela veut dire que la surface nécessaire à la production d’un kg de bœuf devrait être comparé à la surface nécessaire pour produire 2,7 kg de haricots blancs et non 1 kg.

Déforestation et pâturage :

On entend souvent que dans certains endroits du globe, on déforeste pour faire plus de pâtures pour le bétail. Malheureusement actuellement dans le monde, le plus profitable pour les propriétaires de terres forestières, est de brûler la forêt pour ensuite cultiver du soja. Seulement une fois que la forêt est brûlée, il n’est pas possible de faire pousser le soja immédiatement. Il faut préalablement y mettre du bétail qui va manger les résidus restants. Une fois que ces résidus sont mangés, alors le bétail est enlevé pour ensuite produire du soja. Une partie de ce soja est vendu en Chine pour nourrir les porcs et les poulets, mais aussi et surtout, pour produire de l’huile de soja. L’huile de soja est une des huiles principales de l’industrie alimentaire transformée. Elle est aussi utilisée en tant que biocarburant et lubrifiant industriel. Donc en réalité, les déforestations ne sont pas réellement pour le pâturage.

Consommation d’eau de la production de bétail :

Un autre argument selon lequel la production de viande serait mauvaise pour la planète est que celle-ci consomme énormément d’eau. Selon le site « One green planet » une personne pourrait « sauver » 615 076 litres d’eau en renonçant à la consommation de hamburgers, bacon et nuggets. Seulement il faut préciser que lorsque qu’on regarde la consommation en eau d’un animal, celle-ci prend en compte l’eau contenue dans son alimentation. Par exemple, quand une vache mange de l’herbe, cette herbe contient de l’eau qui vient de la pluie. Or selon le l’UNESCO-IHE Institute for Water Education, cette eau provenant de la pluie constitue en réalité entre 94 et 97 % de la consommation d’eau des vaches. La consommation « d’eau bleue » (eau de rivière, eau de lacs et eau souterraine) représente uniquement 2 à 3 % de la consommation d’eau totale vaches.

 

En réalité, l’étude « Environmental footprints of beef cattle production in the United States » montre que la production d’un kilogramme de bœuf nécessite 2 340 litres « d’eau bleue ». Par comparaison, c’est moins que ce qui est nécessaire à la production d’un kilogramme d’avocats, de noix, ou encore de sucre.

Un dernier point concernant l’eau. : l’important pour la fertilité des sols, ce n’est pas la quantité d’eau de pluie qui tombe sur un terrain, mais la quantité que le sol va retenir. Or malheureusement, dans le cas de la monoculture, les sols perdent leur capacité à retenir l’eau. Par conséquent, les sécheresses surviennent très vite dès qu’il y a moins de pluie.

Comparaison rétention d’eau monoculture et pâturage après 5 cm de pluie.

La photo ci-dessous montre la différence de rétention d’eau après 5 cm de pluie entre une terre de monoculture, pratiquement sans racines, et une terre de pâturage riche en racines. La terre de monoculture est complètement sèche par comparaison à la terre de pâturage qui est gorgée d’eau.

Aliments consommés par les animaux d’élevages :

On entend souvent que la majorité de la production de céréales pouvant être consommées par les Hommes sert à nourrir les animaux d’élevages. En réalité, ce n’est pas exactement le cas. Si on prend l’exemple des élevages herbagers, les ruminants sont nourris à 100 % avec de l’herbe et du foin. Dans le cas d’un élevage conventionnel (non herbager), les vaches restent majoritairement nourries à l’herbe et au foin. Cependant, elles sont aussi en partie nourries avec des céréales (blé, maïs, soja…) mais surtout en réalité avec des sous-produits végétaux qui ne sont pas comestibles. Ces sous-produits végétaux proviennent de production pour les Hommes, comme par exemple avec la pulpe de betterave provenant de l’industrie sucrière, ou encore les cosses de petits pois provenant de l’industrie de la protéine végétale. Sans les vaches, ces sous-produits végétaux qui sont des « déchets » de production pour les Hommes, seraient sans aucune utilité.

Selon l’étude « Livestock: On our plates or eating at our table? A new analysis of the feed/food debate » seulement 14 % de l’alimentation du bétail mondial pourrait être consommée par l’Homme :

Comment un bétail bien géré peut-il être bon pour l’environnement ?

Toutes les données de cet article concernant les GES de la production proviennent des proportions mondiales des différents types d’élevage de viande. Or, les émissions de GES d’un élevage en parcs d’engraissement, d’un élevage herbager, ou encore d’un élevage en agriculture régénératrice ne sont pas du tout les mêmes. L’étude « CARBON FOOTPRINT EVALUATION OF REGENERATIVE GRAZING AT WHITE OAK PASTURES » montre que l’agriculture régénératrice peut avoir un effet extrêmement bénéfique sur l’environnement.

Cette étude montre que pour chaque Kg de viande produite dans  l’élevage WHITE OAK PASTURES, l’équivalent de 3,5 kg de CO₂ est enlevé de l’atmosphère. Si ce modèle d’élevage était répliqué, non seulement la production de viande ne participerait pas au réchauffement climatique, mais elle participerait à freiner le réchauffement climatique.

Le principe de l’agriculture régénératrice est de recréer le cycle de naturel de la régénération des sols. En effet, les sols ont besoin d’être nourris pour que les plantes poussent. Dans la nature, les sols sont nourris par les excréments des animaux. Mais si on laissait des animaux sans prédateurs, ils ne resteraient pas en troupeaux serrés, seraient beaucoup plus statiques et ils deviendraient trop nombreux. Au final, les sols deviendraient complètement abîmés et les plantes finiraient par mourir. Donc sans herbivores, il n’y aurait pas de plantes, et sans les prédateurs des herbivores, il n’y aurait pas de plantes non plus. Tout est donc une question d’équilibre où il est indispensable d’avoir une variété de plantes, mais aussi d’animaux qui sont eux-mêmes autorégulés entre les proies et les prédateurs. Dans un élevage, il n’y a pas de problème de surpopulation puisque la population est régulée. En revanche, l’absence de prédateur fait que si on laisse des troupeaux sur de grandes parcelles, le bétail se disperse en restant toujours aux mêmes endroits. Or cela ne permet pas une régénération des sols comme dans la nature. Par conséquent, dans l’agriculture régénératrice, le bétail est maintenu en troupeaux plus denses sur de petites parcelles tout en étant bougé très régulièrement. Cela permet une bien meilleure régénération des sols qui vont stocker beaucoup plus de carbone. Or plus il y a de carbone de stocké dans les sols, moins il y a de CO₂ dans l’atmosphère.

Voici une vidéo expliquant le principe de l’agriculture régénératrice :

Ce type d’agriculture est à l’opposé de la monoculture conventionnelle qui est dénuée d’un écosystème équilibré et entièrement dépendante des engrais de synthèse mais aussi des pesticides, herbicides, fongicides… etc.

Conclusion sur l’impact environnemental de la production de viande :

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la production de viande proviennent de la fermentation entérique des animaux d’élevage et de la gestion de leur fumier. Ces émissions gaz à effet de serre (GES) représentent environ 6,5 % de la totalité des émissions mondiales. Cependant, les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la fermentation entérique et du fumier des animaux font partie d’un cycle biogénique et ne s’additionnent pas chaque année. De ce fait, celles-ci ne participent pas au réchauffement climatique dès lors que la totalité de la population d’animaux (élevages et sauvages) ne varie pas.

La majorité des terres agricoles mondiales sont utilisées par du bétail. Cependant, ces terres sont utilisées pour le bétail justement car elles sont majoritairement non cultivables. De ce fait, si ces terres ne servaient pas au bétail, elles ne serviraient tout simplement pas à la production de nourriture.
La très grande majorité de l’alimentation du bétail est non-comestible pour les humains. La réduction de la production de viande n’augmenterait donc que très peu la quantité d’aliments, déjà produits, consommables par l’Homme.

La consommation d’eau liée à la production de bétail n’est pas aussi importante qu’on peut penser. En réalité, elle est plus faible que pour la production d’avocats, de noix, ou encore de sucre. De plus, les sols des terres de pâture contenant beaucoup de racines (herbes, arbres, haies fourragères…etc.) sont un bon moyen de stocker l’eau et de lutter ainsi contre les sécheresses.

La production de viande peut être positive pour l’environnement. En effet, l’utilisation du bétail dans l’agriculture régénératrice permet un plus grand stockage du carbone dans le sol. Ce type d’agriculture permet de produire de la viande tout en absorbant plus de CO₂ qu’elle en a émise.

 

Pierre Maupilier.

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